Homo sapiens… scientifique ?

L’Anthropocène est associée au développement des sciences, mais elle est marquée encore davantage par l’explosion des technologies, avec pour corollaire l’industrialisation et le recours aux énergies carbonées. Nous leur devons des progrès mais aussi des conséquences négatives que nous connaissons. L’enjeu est urgent !

L’enjeu est urgent et il nous impose d’être innovants. Décidons d’utiliser les outils que nous avons à notre disposition !

Homo sapiens, devenu architecte, ingénieur et ‘’sachant’’, s’est forgé des méthodes et des techniques pour mieux se connaitre, mieux connaître et comprendre ses environnements. Quel est le lien évolutif qui le relie à ceux-ci ?

De fait, le développement des technologies, la structuration et la multiplication des sciences et des savoirs, impulsent des changements très profonds à nos sociétés et à nos environnements. Nos activités se traduisent par des prélèvements considérables, souvent puisés irréversiblement, dans le «capital de la biosphère» et de toute la planète…
L’homme ne s’est pas assez soucié du renouvellement de ce qu’il considère comme des ressources, qu’elles soient le fruit de l’évolution naturelle ou du travail.

Sciences et technologies redistribuent les cartes… Mais, toute innovation, tout progrès a ses revers et des points de non retour.
Pourrons-nous sans cesse nous doter de technologies innovantes ?

Certes, elles ont facilité et elles facilitent encore la vie de beaucoup. Mais, nous prenons le meilleur du « progrès » sans regarder ses conséquences négatives induites et ce qu’il nous fait perdre.

« Le progrès technique est comme une hache
qu'on aurait mis dans les mains d'un psychopathe » Albert Einstein

Du fait des technologies numériques les caractéristiques de nos cultures sont bouleversées, avec une communication mondialisée, quasi instantanée…

  • Instrumentées, elles élargissent les champs d’observation et la possibilité de traitement des données.
  • Cumulatives, elles conservent la mémoire grâce aux écritures et au numérique.
  • Partagées, diversifiées, mises en réseaux, elles accélèrent la rapidité des échanges qui deviennent quasi instantanés, mondialisés et médiatisés…

Quel(s) futur(s) préparent les réseaux, l’ubiquité et la rapidité de l’information ?
Or, les cultures, les apprentissages, les technologies, l’organisation collective et la convivialité… structurent les groupes humains et également les individus.

Ainsi, l’Anthropocène est associée au développement des sciences, mais elle est marquée encore davantage par l’explosion des technologies avec pour corollaire l’industrialisation et le recours aux énergies carbonées. Nous leur devons des progrès et aussi les conséquences négatives que nous connaissons.

 

Les sciences permettent de mieux connaitre le monde et les dynamiques qui l’animent. Les technologies, qui se nourrissent des savoirs scientifiques, répondent le plus souvent à des besoins liés à la vie humaine, mais s’en écartent de plus en plus ! Aujourd’hui, leur coût écologique pèse lourdement sur nos vies et sur l’ensemble de la biosphère.

Nous devons y réfléchir pour y remédier.

L’enjeu est urgent. Il nous impose d’être innovants.
Or, les sciences nous proposent des méthodes et des outils, construites et utilisées par les chercheurs : observation et accumulation d’indices, constats, analyse du corpus de faits établis, formulation d’hypothèses, construction de théories…

La communication et la conception des savoirs scientifiques est permanente si bien que de nouveaux indices peuvent à tout moment confirmer ou bien réorienter les hypothèses, voire les théories. C’est la richesse du doute scientifique.
Nos savoirs ne sont en fait que des «représentations» toujours susceptibles d’être révisées. Elles imposent l’humilité surtout lorsqu’elles sont en quête d’universalité !

Au contraire, les idéologies produisent, plaident, et parfois se battent, pour « La Vérité » ! Une vérité dogmatique, voire autoritaire, souvent contestable et hélas source d’exclusion !

Quand les hommes deviendront-ils enfin H. sapiens sapiens, « sachant » et « sage » ?

Si, de nos jours Charles Darwin et Claude Lévi-Strauss repartaient pour
le grand voyage qui a marqué leur jeunesse, alors que nous avons
tellement dévasté la diversité biologique et culturelle en un demi-siècle,
il leur serait impossible de faire les observations
qui leur ont permis d’édifier leur œuvre scientifique
et de reconstituer en partie le grand récit de nos origines.
Pascal Picq

 

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